Soirée biomimétisme en Hauts de France

Cité en France dès 2007 comme l’outil de la prochaine révolution industrielle, le biomimétisme associe innovation et responsabilité sociétale puisqu’il repose sur l’étude des systèmes naturels, sélectionnés par 3.8 milliards d’années d’évolution, pour créer de nouveaux produits, services et modèles d’organisation durables.

Cette approche innovante est intrinsèquement transdisciplinaire et plurisectorielle : par la diversité des secteurs d’application et par l’interface scientifique entre biologie et industrie.

Ainsi, le biomimétisme s’inscrit parfaitement dans la stratégie régionale d’innovation et la troisième révolution industrielle portée par la Région Hauts de France.

L’université de Lille 1, le CEEBIOS, les pôles MATIKEM et UpTex s’associent pour une soirée d’introduction aux opportunités offertes par cette approche sur le territoire régional.

 

18 :00 – Accueil

18 :15 – Introduction

18 :30 – Le biomimétisme – catalyseur de Rev3 – Kalina RASKIN, CEEBIOS

19 : 00 – Les matériaux bio-inspirés de l’art du feu à la chimie douce-  Pr.Jacques LIVAGE

20 : 00 – Remise des prix du concours recherche biomimétisme en Hauts de France

20 :30 – Cocktail/networking

 

Lieu  :
LILLIAD LEARNING CENTER INNOVATION

Cité Scientifique – Avenue Henri Poincaré
59650 Villeneuve d’Ascq
FRANCE

 

Pour vous inscrire c’est ici 

 

Résumé de la conférence – Pr. Jacques Livage 

Les matériaux bio-inspirés de l’art du feu à la chimie douce
L’histoire de l’humanité est liée à celle des matériaux, de l’âge de la pierre à l’âge du
fer. L’élaboration des matériaux modernes requiert souvent des températures
élevées et des techniques sophistiquées. Cependant l’observation de la nature nous
montre que le vivant a depuis longtemps appris à fabriquer ses propres matériaux
dans des conditions beaucoup plus douces. Les processus de biominéralisation
s’effectuent à température ambiante et les matériaux nano-structurés obtenus
présentent des propriétés souvent bien supérieures à celles de nos matériaux.
Suivant l’exemple de la nature, nous avons développé une chimie douce” qui permet
d’élaborer des matériaux ‘bio-inspirés’ par polymérisation de précurseurs
moléculaires. Compatible avec le vivant, la chimie douce offre de nombreuses
perspectives dans le domaine des bio-technologies.

 

Biographie des intervenants :

Jacques Livage, Professeur au Collège de France

Chimiste du solide, Jacques Livage a été à l’origine du développement de la chimie douce dans le domaine des matériaux. Inspirée des processus de biominéralisation, cette nouvelle méthode de synthèse a conduit au développement des « procédés sol-gel » qui permettent d’élaborer des verres et des céramiques dans des conditions proches de l’ambiante. Contrairement aux techniques classiques de la chimie du solide qui font réagir des poudres en les chauffant à haute température, la chimie douce utilise des précurseurs moléculaires en solution. Le réseau solide est formé progressivement via des réactions de polycondensation analogues à celles qui sont mises en jeu pour la synthèse des polymères organiques. Ces conditions de « chimie douce » permettent de faire réagir simultanément des molécules organiques et des espèces minérales, conduisant à la formation d’hybrides organo-minéraux. Ces nanocomposites à l’échelle moléculaire ouvrent la voie à toute une gamme de matériaux nouveaux alliant les propriétés des verres à celles des polymères.

Jacques Livage consacre maintenant l’essentiel de ses travaux à l’application des méthodes sol-gel dans le domaine de la biologie. La chimie douce permet en effet d’immobiliser des espèces biologiques (enzymes, anticorps, bactéries, virus, micro-algues…) au sein de matrices minérales. Les espèces immobilisées conservent leur activité biologique permettant de réaliser des biocapteurs et des bioréacteurs. Jacques Livage est co-auteur de plus de 450 publications. Membre du comité scientifique de nombreuses revues et congrès internationaux, il a joué un rôle fondamental dans le développement de la chimie douce et des procédés sol-gel.

 

Kalina RASKIN, Directrice Générale CEEBIOS
Ingénieur physico-chimiste diplômée de l’ESPCI-Paristech et Docteur en neurosciences de l’UPMC, Kalina a d’abord promu le biomimétisme pour l’innovation responsable au sein de l’agence Paris Région Entreprises, où elle a développé des outils d’aide à l’éco-conception par le biomimétisme. Elle contribue au développement de l’association Ceebios depuis 2013 et en a pris la direction générale début 2017. Elle est également conseillère éditoriale « biomimétisme » pour la revue Techniques de l’Ingénieur et suit les travaux de normalisation ISO sur le biomimétisme. Elle a participé au groupe d’experts « Nature-based solutions » à la Commission Européenne. Son ambition est de positionner la France en pionnier du développement du biomimétisme comme outil de la transition écologique, réconciliant biodiversité, innovation et économie.